avril, 2019

04avril13h3015h30Archives et transparence, vues d'ailleursSession présidée par Grégoire CHAMPENOIS13h30 - 15h30

En savoir plus

Détails

Les archives au service de l’information du citoyen : l’expérience tunisienne

Par Myriam FAVREAU, région Nouvelle Aquitaine et Hasna TRII, directrice aux Archives nationales tunisiennes

En Tunisie, la Constitution de 2014 a consacré le principe d’accès des citoyens à l’information. La bonne gestion des archives s’est imposée comme un préalable indispensable à la mise en œuvre de ce principe.

Le programme national de gestion des archives mis en œuvre par l’Institution des Archives nationales de Tunisie et le Ministère de l’Intérieur à partir 1988, restait largement inconnu et inappliqué dans les collectivités dépourvues d’archivistes. Depuis la décentralisation adoptée dans la Constitution en 2014, les collectivités locales en Tunisie sont au nombre de 354 dont au moins 80 sont nouvellement créées (après 2015). Chaque collectivité gère les archives produites depuis sa création mais également les fonds d’archives de l’état civil auparavant gérés par les Gouvernorats. L’obligation de transparence et de mise à disposition des archives à tout citoyen en faisant la demande a fait de la question des archives une des premières préoccupations des secrétaires généraux de ces collectivités.

Le Centre de Formation et d’Appui à la Décentralisation (CFAD), ayant pour mission entre autres la formation des cadres et agents des gouvernorats et des communes ou des agents de l’administration centrale en rapport avec l’action régionale et communale, soutenu par la GIZ, agence de coopération internationale allemande, a constitué une équipe projet pour la création et l’animation de modules de formation destinés aux secrétaires généraux des nouvelles communes. J’y ai participé en tant qu’experte pour créer le module de formation en archivistique, avec Mme Hasna Trii des Archives nationales et Lamia Chahed du CFAD. Une phase d’audit en juillet 2017 a permis de recenser le besoin.Le module élaboré sur la base  de cet audit a ensuite été testé en août 2017 auprès de secrétaires généraux de mairies. Nous proposons de vous présenter cette expérience. Elle se déroulerait autour d’une présentation de la notion d’archives et de droit d’accès à l’information dans le contexte spécifique de la Tunisie, d’une présentation du travail de création du module de formation et d’un bilan global du projet.
Intervention préparée avec Lamia CHAHED, chef du bureau des recherches et de la documentation au CFAD.


Archives parlementaires : quand l’exigence démocratique influe sur la pratique archivistique

Par Hélène LHOUMEAU, Parlement européen – archives historiques

L’affirmation du principe de transparence en tant que « valeur » européenne constitutive du concept de bonne gouvernance est portée depuis plusieurs décennies par un Parlement européen fort de sa pratique de publicité de ses travaux, et comme l’affirmation de ses pouvoirs – le Parlement depuis les années 1970 lie constamment sa défense du droit à l’information en tant que liberté fondamentale à son propre droit à bénéficier de l’information nécessaire pour exercer ses fonctions législatives et de contrôle de l’exécutif communautaire. Étroitement associée dès l’origine aux archives, et bien qu’ayant très largement dépassé ce seul cadre depuis la mise en place du règlement (CE) n° 1049/2001 du 30 mai 2001 relatif à l’accès du public aux documents du Parlement européen, du Conseil et de la Commission, la notion de transparence leur demeure attachée et influe directement sur les structures organisationnelles d’archivage autant que sur les modalités pratiques du traitement et de la mise à disposition des archives parlementaires.
A travers l’exemple des Archives historiques du Parlement européen, cette communication aborde la question de la position de l’archiviste dans cet âge de l’accès et de la transparence ou comment les exigences démocratiques des citoyens, le besoin de fournir des informations publiques complètes et transparentes, couplés aux possibilités offertes par Internet, déterminent déjà en définitive, nos pratiques archivistiques.


Case of Mexico: The Constitutional Reform of two thousand fourteen and its legislative development

Par José Guadalupe Luna Hernández, Comisionado del Instituto de Transparencia, Acceso a la Información Pública y Protección de Datos Personales del Estado de México y Municipios

La présentation sera faite en anglais.

The case of Mexico: The constitutional reform of 2014 and its legislative development.
In February 2014, the most recent constitutional reform on transparency and access to public information was issued, designing a homogeneous and common standard to protect this human right in our country, within the framework of the 2011 constitutional reform regarding humans rights.
Human rights require guarantees that allow for their full exercise and effectiveness. For that reason, the constitutional reform of 2011 not only indicated that people enjoy the rights recognized in the Constitution and international treaties of which the Mexican State is a part, but also of the guarantees that protect them, since, without these, the rights end up being only political promises. In this sense, several writers have proposed a binary classification of this figure: as primary guarantees, all those immediate obligations of the authorities, directly related to rights; and, as secondary guarantees, understood as remedies of justiciability to sanction the violation of primary guarantees.
The right of access to public information was recognized in Mexico as equal opportunities for people to seek, receive and disseminate any information that is in the possession of the obligated subjects, catalog of those responsible that was also expanded in the 2014 reform, including universities, political parties, trade unions, individuals or corporations that receive and exercise public resources or perform acts of authority.
That constitutional reform determined the obligation, the Congress of the Union to issue three general laws, which have already been approved: The General Law of Transparency, Access to Public Information (published on May 4, 2015), the General Protection Law of Personal Data in Possession of Obligated Subjects (published on January 26, 2017), and the General Law of Archives (published on June 15, 2018).
On several occasions, I have already indicated which are, from my point of view, the primary guarantees of the right of access to public information: the obligation to document everything that the obligated subjects carry out in the exercise of their faculties, competences or functions, to preserve the documents in up-to-date administrative files, to publish their obligations (common and specific) of transparency and attention to requests for access to public information. On the other hand, the secondary guarantees are the appeals of review, that are presented before the answers of the obligated subjects, the one of nonconformity and the trial of amparo, both to review the resolutions of the guarantor bodies.
During the intervention, the content of this right and its guarantees will be explained in greater detail, with special emphasis on aspects related to document management. Sharing Mexico’s experiences in the implementation of laws, the most important challenges.

 

El caso de México: La reforma constitucional de 2014 y su desarrollo legislativo.

En febrero de 2014 se emitió la reforma constitucional más reciente en materia de transparencia y acceso a la información pública, diseñando un estándar homogéneo y común para proteger este derecho humano en nuestro país, en el horizonte de la reforma constitucional de 2011 en materia de derechos humanos.

Los derechos humanos requieren de garantías que permitan su pleno ejercicio y efectividad. Por esa razón, la reforma constitucional de 2011 no sólo señaló que las personas gozan de los derechos reconocidos en la Constitución y en los tratados internacionales de los que el Estado Mexicano forma parte, sino también de las garantías que los protegen, ya que, sin estas, los derechos terminan siendo solo promesas políticas. En este sentido, diversos tratadistas han propuesto una clasificación binaria de esta figura: como garantías primarias, todas aquellas obligaciones inmediatas, de las autoridades, relacionadas directamente con los derechos; y, como garantías secundarias, entendidas como remedios de justiciabilidad para sancionar la violación a las garantías primarias.

El derecho de acceso a la información pública quedó reconocido en México como la igualdad de oportunidades de las personas para buscar, recibir y difundir cualquier información que se encuentre en posesión de los sujetos obligados, catálogo de responsables que también se amplió en la reforma de 2014, incluyendo a universidades, partidos políticos, sindicatos, personas físicas o morales que reciban y ejerzan recursos públicos o realicen actos de autoridad.

Esa reforma constitucional determinó la obligación, al Congreso de la Unión para expedir tres leyes generales, las que ya se aprobaron: La Ley General de Transparencia, Acceso a la Información pública (publicada el 04 de mayo de 2015), la Ley General de Protección de Datos Personales en Posesión de Sujetos Obligados (publicada el 26 de enero de 2017), y la Ley General de Archivos (publicada el 15 de junio de 2018).

Ya en distintas ocasiones he señalado cuáles son, desde mi punto de vista, las garantías primarias del derecho de acceso a la información pública: la obligación de documentar todo lo que los sujetos obligados realizan en el ejercicio de sus facultades, competencias o funciones, la de preservar los documentos en archivos administrativos actualizados, la de publicar sus obligaciones (comunes y específicas) de transparencia y la atención de las solicitudes de acceso a la información pública. Por su parte, las garantías secundarias son los recursos, de revisión que se interponen ante las respuestas de los sujetos obligados, el de inconformidad y el juicio de amparo, ambas para revisar las resoluciones de los órganos garantes.

Durante la intervención se explicará, con mayor detalle, el contenido de este derecho y sus garantías, poniendo especial énfasis en los aspectos que se relacionan con la gestión documental. Compartiendo las experiencias de México en la implementación de las leyes, los retos más importantes y sus desafíos


Transparence en Amérique latine: devoir de mémoire et renforcement démocratique

Par Grégoire CHAMPENOIS, Centre international pour la promotion des droits de l’homme (Centre catégorie 2 Unesco-Argentine)

L’Amérique latine est reconnue internationalement comme un continent à l’avant-garde de l’accès à l’information publique. La Colombie a initié le mouvement en 1985 et depuis, presque tous les pays de la région ont approuvé à des degrés différents des lois garantissant la transparence de l’information publique.
Deux pays émergent quant à la qualité de leurs lois en la matière et leur bonne application: le Mexique et le Chili.

La loi chilienne garantit l’accès à l’information à travers une transparence active et une procédure de demande simple. Un organisme autonome évalue le degré d’atteinte à la vie privée d’une personnalité publique à travers un « test de dommage » et détermine à travers un « test d’intérêt public » si les informations demandées compromettent le respect de la vie privée.

Au Mexique, la loi permet aux citoyens de chercher des informations officielles depuis plus de 15 ans. Cette loi a été reconnue par une ONG comme la 1ère au niveau mondial en termes de droit d’accès, de procédures, de sanctions et de recours.

Deux grands facteurs expliquent l’intérêt de ces pays pour la transparence:
Avec le retour des démocraties d’Amérique du sud dans les années 1980, la question de l’accès des archives de la répression est devenue incontournable. À des degrés différents, la plupart de ces pays ont ouvert les archives liées aux années de terreur.

Cependant l’institutionnalisation de la transparence a été surtout pensée pour lutter contre la corruption. Par exemple au Pérou, la loi sur la transparence a été adoptée à la suite d’un mouvement déclenché contre les actes de corruption dévoilés au sein du gouvernement Fujimori.

Dans les deux cas, la mobilisation de la société civile latino-américaine a été déterminante. Le cas du SERPAJ en Uruguay constitue, dans ce sens, un vrai symbole. Cette ONG de défense des droits de l’homme, créée pendant la dernière dictature militaire, fait partie du réseau Groupe Archives et Accès à l’Information Publique qui a rédigé et défendu la loi sur l’accès à l’information en Uruguay en 2008.

Horaire

(Jeudi) 13h30 - 15h30

Lieu

Salon Marengo

Centre de congrès - 23 Rue Ponchardier - 42000 Saint-Étienne

Intervenant pour cet événement

  • Grégoire CHAMPENOIS

    Grégoire CHAMPENOIS

    Centre international pour la promotion des droits de l\'homme (Centre catégorie 2 Unesco-Argentine)

    Après un Master en archivistique, Grégoire Champenois s’est installé en Argentine où il a travaillé aux Archives nationales de la mémoire sur des fonds d’archives traitant des violations des droits de l’homme. De retour en France, il a été en charge du service des archives de la MDPH du 92 et du secteur des archives publiques aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis. Depuis 2015, il travaille comme spécialiste en gestion du patrimoine culturel au sein de Centre international pour la promotion des droits de l’homme en Argentine.

    Centre international pour la promotion des droits de l\'homme (Centre catégorie 2 Unesco-Argentine)

  • Hasna TRII

    Hasna TRII

    directrice aux Archives nationales tunisiennes

    directrice aux Archives nationales tunisiennes

  • Hélène LHOUMEAU

    Hélène LHOUMEAU

    Parlement européen - archives historiques

    Archiviste-paléographe, Hélène Lhoumeau a dirigé pendant douze ans la mission des Archives de France auprès des ministères sociaux avant de rejoindre en 2013 le Parlement européen en tant qu'archiviste senior, responsable du secteur Archives historiques de l'Institution.

    Parlement européen - archives historiques

  • José Guadalupe Luna Hernández

    José Guadalupe Luna Hernández

    Comisionado del Instituto de Transparencia, Acceso a la Información Pública y Protección de Datos Personales del Estado de México y Municipios

    Comisionado del Instituto de Transparencia, Acceso a la Información Pública y Protección de Datos Personales del Estado de México y Municipios

  • Myriam FAVREAU

    Myriam FAVREAU

    Région Nouvelle Aquitaine

    Responsable de l'Unité Etudes et Ressources documentaires - Service Patrimoine et Inventaire - site de Poitiers "Myriam Favreau Après mon « DESS Histoire et Métier des Archives » j’ai démarré ma carrière comme archiviste en communes dans le Maine-et-Loire, dans le réseau des archivistes itinérants. Le succès au concours d’attaché de conservation du Patrimoine en 2000 m’a permis d'intégrer le service des Archives départementales. Après divers postes en Vendée j'ai intégré la Région Poitou-Charentes comme chargée de mission sur l'archivage électronique puis chef du service des Archives. Depuis le mois de mai 2018 j'ai intégré le service Patrimoine et Inventaire sur un poste de chercheur."

    Région Nouvelle Aquitaine

0 réponses

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire